Pour le fan d’Iggy Pop, un grand vide sépare Raw Power de The Idiot, Entre cure de désintox et séjours à l’asile, Iggy Pop avait d’autres choses à faire que de la musique. On se dit que, sans Bowie, Iggy Pop ne vaut pas tripette. Pourtant, bien que Kill City ne fût sorti qu’en 1977, il fut justement enregistré en 1975 avec James Williamson, le guitariste pour partie responsable des changements d’orientation de Raw Power.

La légende dit que les médecins l’autorisaient à sortir uniquement le week-end pour s’y consacrer. Le résultat est là : une poignée de chansons, enregistrées dans des conditions qu’on devine assez approximatives mais, de ce fait, fascinantes.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Kill City déstabilisera certainement tous les fans des Stooges ou de sa période berlinois. En effet, première surprise : l’album est relativement calme, donc rien à voir avec les grosses décharges électriques dont on avait l’habitude avec son ancien groupe. Bon, d’accord, le son est un peu riquiqui (surtout avant la version remasterisé que je vous propose), mais il y a plusieurs belles chansons.
Deuxième surprise : l’album est court, il y a également plusieurs instrumentaux, du saxo qui n’est plus du tout free. Bref, plein de raisons pour passer à côté. Et c’est d’ailleurs ce que firent les maisons de disques qui refusèrent sa sortie et profitèrent uniquement du regain d’attrait de l’iguane avec la génération punk pour enfin le proposer en 1977, soit deux ans après son enregistrement. Vous comprendrez qu’à cette époque, avec tout ce que je viens de dire, on n’y prêta pas non plus beaucoup l’oreille.
Troisième surprise: Iggy en profite pour montrer aux yeux de tous sa fascination pour les Stones et Keith Richards tout particulièrement (on pourra dire qu’il aura suivi à la lettre certaines de ses (mauvaises) habitudes). Y a pas, on se croirait dans un disque de blues écrit par les Stones comme ils n’en écrivaient déjà plus depuis quelques années.
Tout ceci fait que cet album est le plus injustement méconnu de la carrière de l’iguane et constitue sans doute l’un de ses meilleurs en solo, mis à part, bien sûr, les albums soutenus par Bowie. L’heure de sa réhabilitation a sonné. Voici donc la preuve qu’entre Raw Power et sa période berlinoise que, non, Iggy Pop n’avait pas besoin de Bowie pour écrire de grandes chansons, même dans un album un peu approximatif. En tout cas, les connaisseurs le savent, pour ces petites chansons-là, aussi bancales et mal foutues qu’elles puissent être, il faut toujours prendre le temps de les chérir, parce qu’elles vous offrent bien plus que ce qu’on pouvait en attendre …
IGGY POP AND JAMES WILIAMSON : « KILL CITY » 1979

1- Kill City
2- Sell Your Love
3- Beyond The Law
4- I Got Nothin’
5- Johanna
6- Night Theme
7- Night Theme (Reprise)
8- Consolation Prizes
9- No Sense Of Crime
10- Lucky Monkeys
11- Master Charge
Pour tuer l’iguane dans la ville, c’est ici.
Et si, vous aussi, vous avez envie de nous faire redécouvrir un disque, contactez-nous ici.
Audrey
Si j’ai bonne mémoire Kill city est sorti en 1977. Je me souviens du vinyl vert du presssage Bomp, Tous les fans des Stooges (en manque) ont acheté cet album et Metallic KO qui est sorti en 1976 et aussi les singles sortis chez Skydog et Bomp Records
J’aime beaucoup cet album qui est un peu la suite de Raw Power, très marqué par le son de James Williamson que l’on retrouve aussi sur l’album d’Iggy New values de 1979. Quelque chose de très diffèrent en réalité des deux premiers albums des Stooges et de leur indépassable sommet Fun House.
The idiot et Lust for life je ne suis pas contre mais je ne les échangerai pas contre Kill city et New values
Duke
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Tu as raison, c’est 1977, une faute de frappe.
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Cet album est excellent. Avec des posts de cette qualité, ce blog devient un des meilleurs de notre petite blogosphère des lustucrus. Long life Audrey et Francis.
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Merci pour ces gentils mots. Des blogs, on en a redécouvert pleins qui sont fabuleux, ces derniers temps. Mais dans notre sphère des lustucrus, malheureusement, un certains nombre paraissent mal en point.
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Je rejoins totalement Duke. Sans être un must, »New Values » est un album qui me tient chaud au cœur. Le seul »solo » d’Iggy que j’ai conservé.
Audrey, Francis, 45 chansons de Daniel Johnston vous attendent dans votre boîte mail. Le petit est langé, talqué. Ses tous premiers braillements donnent envie d’écouter jusqu’au bout.
Votre passion fait plaisir à voir et entendre. Le spectre (quel vilain mot) musical est très large, tant mieux.
A bientôt pour de prochaines aventures.
Eric.
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Faudrait que je tente ces albums mal aimés d’Iggy d’avant Blah Blah Blah. Je les ai déjà écouté mais sans sur j’arrive à m’y plonger.
Francis
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