Le Palmarès des disques 2021

Comme l’an dernier, nous vous proposons un Palmarès des meilleurs disques de 2021, tel qu’il apparaît à travers des journaux et blogs musicaux que l’on qualifiera de référence. Nous savons que certains d’entre vous n’y prêtes pas d’importance, voire qu’ils l’ont en horreur. Pourtant, on ne peut s’empêcher de se rappeler de ce qu’on éprouvait, adolescents, en voyant les postures hautaines des générations d’avant à l’égard de la musique qui nous plaisait et qui, des années plus tard, s’avérera être devenue à son tour des classiques.

Ce qu’on veut dire par là, c’est que les jeunes générations ont certainement plus raison d’écouter cette musique que nous de la déconsidérer avec notre regard blasé, qui finit par ne plus entendre ce qu’elle propose de nouveau ou de talent. On préfère l’appréhender à l’aune de notre expérience et notre savoir en matière musicale, parfois en voulant obstinément retrouver ce qui nous avait tant plu quand nous étions plus jeunes, comme si ces critères étaient forcément plus valables et plus universels que ceux qui s’intéressent aux disques d’aujourd’hui qui figurent dans ces palmarès.

Alors, sommes-nous oui ou non encore capables d’écouter de nouveaux artistes et ce qu’ils ont à nous offrir ?

L’enjeu de ce Palmarès dans notre blog

Il faut dire aussi que ce blog a été pour nous l’occasion de suivre beaucoup plus l’actualité musicale et de le faire à chaud et non pas avec un an de retard. C’est un peu un retour au source quand on écoutait des nouveautés dans notre jeunesse, une forme de plaisir différent à s’ouvrir sur ce qui se passe au lieu de s’enfermer dans ce qui se faisait dans le passé. Et on découvre que la musique a changé. Ce ne sont plus les mêmes sons ou rythmes qui prédominent par rapport à ceux qu’on découvrait étant plus jeunes. Bref, en quelque sorte, on a dû s’acclimater aux changements climatiques !

Et puis, il y a certain plaisir de pouvoir parler musique avec nos enfants, sans paraître dépassés ou un peu condescendants en comparant systématiquement leur musique avec des artistes du passé qu’on connaissait. Elle reste vivante et évolue, là où on aimerait dire… qu’elle était mieux avant. C’est juste nous qui cherchons nos repères et refusons d’évoluer avec elle. Et ce blog a été l’occasion de nous remettre en cause. Cela force à oublier nos acquis et automatismes. Et quelque part, rééduquer ainsi nos oreilles aide à rajeunir un peu dans sa tête. Et disons-le tout net, ça nous a fait du bien !

Après tout, l’histoire prouve qu’avec cette musique, ce sont toujours les jeunes qui ont raison contre les vieux. Et on le sait tous, parce qu’on l’a justement vécu un jour… Alors, si nous avions à nouveau 15 ans, quelle musique écouterions-nous aujourd’hui ? Car reconnaître les bons disques d’aujourd’hui, c’est aussi dire que nous avions raison de croire aux nôtres à l’époque. Alors, c’est avec cette question en tête qu’on a essayé d’aborder cette année et qu’on va tâcher de poursuivre sur la nouvelle qui débute.

Vous aurez compris que, derrière ce Palmarès 2021, il y a un peu tous ces enjeux, à savoir si notre regard sur la musique d’aujourd’hui peut conserver une certaine acuité ou s’il restera définitivement tourné sur le passé, par confort et paresse intellectuelle ou nostalgie.

Rappel sur la méthodologie du classement :

Pour cette année, nous avons modifié un peu les critères. Encore une fois, notre classement a pour but de vous proposer une grille de lecture sur ce qui a été retenu par le plus grand nombre, pour vous donner éventuellement envie de jeter une oreille sur ce qui se passe aujourd’hui. On a d’ailleurs refait le classement de 2020 avec nos nouveaux critères. Cela ne le change pas fondamentalement (même si le numéro 1 change), mais vous pourrez constater que les différences modifient la lecture qu’on en pouvait avoir.

Donc, en premier lieu, on a supprimé les Inrocks qui biaisent le classement en surpondérant les artistes français (ce qui est tout à leur honneur, mais ne répond pas au but de notre approche) et on a fait rentrer d’autres sources de référents musicaux, il est vrai globalement plus anglais qu’américains (ce qui implique implicitement moins de rap), mais aussi incluant des restitutions des lecteurs. Enfin, on a modifié les pondérations des points : un seul point par apparition contre 3 l’an dernier (le fait d’avoir plus de classements rend mécaniquement les places plus représentatives) et on a bonifié les 5 premières places (on vous indique le détail des points sur le tableau). En effet, on peut considérer qu’elles sont certainement choisies avec soin pour marquer une volonté particulière de les mettre en avant. Quant aux ex-aeqos, ils sont toujours départagés par la moyenne de leur classement.

Comme l’an dernier, ce sont The Gardian et les lecteurs de Pitchfork qui proposent les sélections les plus représentatives de l’année. A contrario, ce sont le NME et Rolling Stones qui le sont le moins…

Et, tout comme celui de 2020, ce classement 2021 est très instructif quand on y regarde de près !

Que nous dit ce classement sur nous et le monde ?

Qu’on le veuille ou non, ces classements nous parlent et révèlent qui l’on est et qui l’on n’est plus. Si vous examinez celui de 2021, plusieurs choses sautent aux yeux. D’abord, les groupes à grosses guitares n’intéressent plus grand monde. A part Dry Cleaning (façon post-punk), Mdou Moctar (façon blues), Wolf Alice (façon rock indie sexy)et Turnstiles (façon punk hardcore)ou peut-êtreBlack Country, New Road et Sleaford Mods dans une approche moins classique, vous trouverez très peu de représentants. Cet instrument, sans être forcément banni, n’est plus le vecteur principal de l’expression de la jeunesse. Cela dit, War on Drug, Weather Station ou Low sont aussi des groupes à guitares, mais la production choisie nous le ferait presque oublier.

Le second point qui saute aux yeux, c’est l’omniprésence des artistes féminins. On arrive presque à un proportion de 3/4, sachant que l’essentiel des artistes masculins cités sont des rappeurs. Peut-être est-ce le fruit d’une politique de quota pour être dans l’air du temps ? Peut-être est-ce parce que l’on a davantage envie de sensibilité féminine que masculine, à force d’un règne passé qui aurait duré plus d’un demi-siècle ? Ou peut-être est-ce aussi parce que les jeunes n’en veulent plus ou que les artistes féminins savent mieux parler et des sensibilité du monde d’aujourd’hui? Ou que les filles et femmes d’aujourd’hui savent davantage s’affirmer aux yeux du monde et que ce dernier est davantage enclin à les écouter? Sans doute que tout ceci est vrai. Toujours est-il que le résultat est là.

Et il est vrai que ces femmes nous proposent une musique différente, globalement plus douce, plus mélodieuse, peut-être également plus légère et dansante que celle que produiraient des hommes. La testostérone n’a plus trop les faveurs du public. Et à la lumière des noms qui figurent dans ces palmarès, on peut dire qu’il a raison, car peu d’artistes masculins auront sorti des disques capables de lutter avec elles.

Enfin, on ne peut pas dire que les musiques pour les dancefloors aient été mis en avant cette année, contrairement à l’an dernier, où un quart des disques proposait des morceaux pour y danser. On serait plus ici dans de la pop légère voire maligne et intelligente, même si son format est étudié pour plaire au plus grand nombre. Disons que, de nos jours, la tendance est plus dans de la musique apaisante et douce que dans les tourments ou le fracas et la colère. Disons que les valeurs du Rock classique ont vécu et que le page semble s’être tournée…

Alors, que retenir du classement ?

Ce palmarès 2021 nous dit aussi que peu de disques ont su unanimement s’imposer. Le classement est très ouvert et quasiment aucun artiste ou groupe a su truster les 3 premières places contrairement à l’an dernier. A dire vrai, il est même intéressant de découvrir à quel point les n°1 de l’année sont mal classés, comme si les journaux ou sites musicaux avaient été incapables de cerner les artistes les plus représentatifs de l’année. Observez notre classement. Nous avons tinté les 5 premières places de vert (avec des teintes plus foncées pour les 3 premiers). On constate que la 2eme moitié du classement concentre un grand nombre de vert foncé, contrairement à l’an dernier. D’ailleurs, les premiers ne dépassent pas les 70pts là où l’an dernier Fiona Apple avait reçu à recueillir 102 pts.

Toujours est-il que, parmi les 25 premiers, trois disques se distinguent nettement en termes de points : Pharoah Sanders & Floating Points, The Weather Station et Little Simz, auquel s’ajouterait Dry Cleaning qui est le seul disque à être présent dans les 8 classements étudiés (sans être forcément très bien classé d’ailleurs, ce qui prouve qu’il fait l’unanimité pour dire que ce n’est pas non plus un classique, mais qu’il annonce un groupe prometteur).

Et il faut souligner la qualité des disques de Lana Del Ray qui, si elle ne figure pas dans la première moitié du classement, a été pénalisé par la sorties de deux disques cette année et que certains ont préféré mettre en avant l’autre (sans doute plutôt que de mettre les deux), soit potentiellement 20pts de plus. Au fil des années, c’est sans doute l’artiste avec Taylor Swift qui réussit le mieux à concilier qualité et succès, avec une œuvre qui fait d’elle un personnage nettement plus passionnant que certains auraient voulu la cantonner…

Alors, en attendant de vous faire découvrir un des disques que nous souhaitons vous faire découvrir de cette sélection 2021, il ne nous reste qu’à vous souhaiter une année 2022 la plus riche et passionnante qui soit!

Francis et Audrey

21 réflexions sur « Le Palmarès des disques 2021 »

  1. C’est une vraie surprise de retrouver Pharoah Sanders tout en haut du classement. C’est tout de même un album très expérimental et peu représentatif du style du saxophoniste. Mais ça me fait très plaisir.

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    1. Oui, c’est surprenant; Mais cela vient ussi du fait que l’année n’a pas eu de vrais disques fédérateur qui ont fait l’unanimité. Et puis, la musique de ce disque allait bien avec le contexte de confinement je trouve.

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    1. Je ne suis même pas sûr que le rock ait fait partie de ce type de classement depuis 20 ans. Peut-être un peu avec la vague des groupes en The… C’est une photo des tendances actuelles. Pourtant, j’ai mis Mojo et Uncut qui sont quand même des réference, et pas forcément « jeunistes ».

      En rock, non classés dans les 25 premiers, dans les « vieux » artistes, on trouvait David Crosby, Paul Weller, le Robert Plant…
      En jeune groupe, tu as Wolf Parade et Turnstyle.

      La question latente de ce classement pourrait être, doit évoluer pour apprécier les nouvelles tendances? Ou faut-il accepter que ce que nous avons pu aimer font partie du passé? De toute façon le rock est un genre très évolutif et cela fait 30 ans que j’entends que le rock est mort. Il ne l’est pas, seulement il mute.

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  2. A chaud et suite à cette lecture en forme de stats…
    Deux remarques m’ont interpellé et corroborent des constats faits dans mon quotidien professionnel…
    1- Le recul de la guitare comme instrument référent. C’est un constat qu’on a fait sur ces trois dernières années au niveau des inscriptions en cours de musiques actuelles. Et cette année il nous saute à la tronche…
    Alors qu’il était courant que les classes de guitares (acoustiques comme électriques) étaient surchargées et avec à la rentrée des listes d’attentes imposant des « tests » d’entrée sélectifs. Cette année c’est un véritable désert… on n’a même plus de guitaristes en cycles supérieurs, comptables sur les doigts d’une main…. situation incroyable.
    Et la batterie suit, juste derrière, chose inédite s’il en est.
    Par contre les classes M.A.O (musique assistée par ordinateur) et claviers, sans parler du chant… se remplissent et elles font, elles, file d’attente.
    2/ féminisation.
    Là encore depuis plusieurs années on constate que les musiques actuelles sont de plus en plus l’apanage des filles.
    Cette année on dépasse les 80% d’élèves filles et je coach deux groupes exclusivement féminins.
    Forcément le répertoire se modifie, forcément les comportements (et quand il n’y a qu’un seul garçon dans un groupe de filles…) sont impactés et la donnée artistique change. Je fais bcp travailler dans le sens créatif, mais aussi cover, arrangements, etc… et la « sensibilité » ainsi que les priorités d’approches mutent, de ce fait.

    quant aux nouveautés – je me fais un devoir… mais c’est mon boulot, donc…

    Voilà, c’était à chaud et ça m’a interpellé que ce constat finalement global.

    Mes meilleurs vœux à toutes et tous
    La santé, la musique l’optimisme et la créativité.
    et la continuité de ce blog très intéressant à bien des égards.

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    1. Oui, c’est exactement ce qu’on disait et qu’on constate depuis plusieurs années. En faitle blog a été pour nous l’occasion de nous ouvrir à ces nouveaux styles et nouvelles tendances. Et, ma foi, cela fait du bien. Ce sont des musiques différentes qui ne reposent pas exactement sur les mêmes schémas, mais elles ont du charme. Et la féminité apporte une touche de sensualité plus dansante (et c’est certainement ce qui perturbe beaucoup ma génération).

      Et puis, le rap et ses dérivés sont une réalité qu’on ne peut plus nier. Et les filles se les ont accaparés à leur façon. Clairement, c’est plus intéressant que les Sandra et autres Spagna des années 80… Maintenant, je le vois avec mes enfants, ne pas écouter du rap est pour eux presque une source d’exclusion… Et d’un autre côté, ils ont découvert que, pour faire une bonne soirée, la règle d’or est surtout de ne pas passer du rap et plutôt passer des vieux trucs des années 80 (entre autre).

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  3. Les presbytes n’arrivent plus à suivre … mais la question est intéréssante autant que la relecture musicale à postériori….
    1970, j’écoute un nouveau vinyle chez mon pote Patrick, entre deux parties de tarot. C’est quoi ce disque de malade ? J’accroche pas, trop ? trop de tout ! pour moi, ce sera ma seule écoute.
    52 ans plus tard, loin de mon éveil musical à l’âge de treize ans je tombe sur cette pochette et ce cd remasterisé.
    Manfred Mann Chapter Three, Volume one, de 1969 …
    Un bide total à l’époque, sorti rapidement des radars.
    Et maintenant
    Une claque totale.
    Il y avait tout, trop tôt, trop fort, trop complexe.
    Un rock psychédélique, mais avec du funk, du free, du pré prog, du drum & bass, de la folie mais tout en lyrisme, et cette voix envoûtante. Depuis il tourne en boucle chez moi.
    Il y a tout ce que j’aime, avec comme des morceaux de « Can » « Guru Guru » « BJH » « Doors » … jusqu’à des airs actuels de « Gonjasufi ».
    Qui influence qui je ne sais plus
    Qui digère le mieux les influences je m’en fous.
    Je savoure et c’est tout.
    Alors les nouveautés , j’ai peut être encore vingt ans (faut pas voir trop grand) pour les assimiler , peut être.
    Un petit lien pour (re)découvrir.
    https://www7.zippyshare.com/v/ha32GBUE/file.html
    A vos oreilles.
    Et bonne année

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    1. Le fait est qu’on est presque sûr qu’on parlera un jour d’un disque de 2021 qui n’était pas dans cette liste. Et qui surpasser tout ça c’est ça qui est effrayant…☺
      Mais être capable d’apprécier ceux-là, c’est aussi se jauger soi-même pour voir si nos oreilles suivent. Sinon on finit par ne plus écouter ce qu’on passait à nos 15/20 ans.

      Mais bon, on peut aussi constater que les années 60/70 auront été une période unique et qu’on ne connaîtra plus. Faut l’accepter.

      Pour ce qui est de Manfred Man, c’est un groupe qui semble être réévalué depuis une dizaine d’années. Moi je connais sans doute plus la période d’avant ton disque. Ce qui fait que je vais y jeter une oreille. Actuellement je me prolongeait dans Flamin Groovies des 70’s et dans Stackridge, un autre groupe assez sous-estimé.

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      1. Manfred man a eu plusieurs vies musicales allant de la pop folk initiale au tardif déplorable rock FM, mais cet aspect musical là, fugace pour ce groupe, reste à part.
        Dire qu’ils faisaient cela à 4, sur un simple multipiste, me sidère.

        Après la musique actuelle, en tant que vielles oreilles, c’est un peu comme un gourmet qui logiquement devient de plus en plus difficile avec le temps et l’expérience, pas envie de juste écouter un truc multi présent dans son disque dur, toujours des comparatifs involontaires ou recherhés dans les souvenirs, envie de surprises , mais aussi de digestion facile, d’envie de pouvoir se refaire la recette de l’émotion.
        Pas facile pour autant de changer de régime, d’aller vers des trucs qui rebutent un peu où incompréhensibles … Pas facile de luter contre des préjugés bien enracinés et parfois acquis.

        La vertu du temps est alors indispensable pour apprivoiser, s’éduquer.
        Et le grand problème actuel est que en dépit de tous ces blogs merveilleux qui continuent de me solliciter, l’incitation au partage et au débat, l’ouverture d’esprit, l’exemplarité des autres n’est pas aussi promotrice que dans nos anciens petits groupes d’ados ou étudiants réunis autour d’une table, ou d’une platine. La distance et l’absence de dialogue immédiat nous facilitent la blitz-écoute de fichiers, le jeté à la corbeille sans pitié avant la première minute, la perte de l’objet musical au profit d’un fichier ou d’un simple streaming très influencé par la mode du moment.

        Oui je me force un peu parfois à écouter des nouveautés qui ne m’attirent pas d’emblée, histoire de ne pas me dessécher sur mes seuls souvenirs, continue de lire la presse musicale.

        Je sens bien que je tourne en dinosaure en préférant posséder que simplement consommer l’immédiat. Mais pas sûr que mes précieux vinyles, cd, fichiers trouveront preneur dans ma descendance.

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      2. Je crois qu’au delà de la seule et simple idée de « rock » (et si l’on sait qu’il est justement en mutation permanente du fait de son appartenance socio culturelle – il convient donc de l’ajuster) 2021 a été surprenant de très bons crus – à chacun d’en apprécier tel ou tel album, restons subjectifs.
        Mais quoiqu’il en soit, là où le créatif me semblait depuis quelques temps à l’arrêt voir en régression, cette année j’ai révisé mes a prioris et ma copie en ce sens.
        Ca faisait longtemps et surtout – pour une fois depuis des années – j’ai plus écouté de nouveautés que ne me suis réfugié dans mes vieux trucs…
        Par curiosité ?… Un peu et certainement.
        Par obligation ?… forcément, mais avant cela parfois prenait le sens corvéable pour le taff car indigne du moindre intérêt.
        Par sursaut ?… Oui, car curieusement une dynamique intéressante et attractive est apparue autour de nombre d’artistes, d’albums, de nouveautés donc et même certains « anciens » ont pris ce train en marche.
        Intéressant donc.

        Manfred Mann au cœur d’un sujet plus vaste.
        Sorte de passion d’ado pour ma part…
        Pas vraiment mis en avant, plébiscité même dans ses années phares…
        Et pourtant – cette pop version song ancrée dans l’expérimentation et une déviance prog aurait pu supplanter les tenants venus après, du titre, à savoir Supertramp…
        Mais Manfred barrait plus spatial, stratosphérique et ésotérique, si ce n’est psyché…
        Qu’est -ce que j’ai pu l’écouter… Solar Fire… pfff…

        Bonne année !

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    2. Le « Volume Two » était tout aussi excellent. Mike Hugg y était aussi pour beaucoup dans ce Manfred Mann Chapter Three.
      Après ces 2 LP, il y a eu le Manfred Mann’s Earth Band. Une autre musique… « Messin » reste, pour moi, un très bon LP…
      Jean-Paul

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  4. Le rock a muté, est devenu hybride. L’apparition des machines nous a enlevé ce côté organique, que jamais rien ne remplacera. Le CD est là et avec lui sa liste de morceaux à rallonge (cool, y’a encore de la place.) La qualité est rarement au rendez-vous mais l’offre de groupes est tellement importante, certains émergent. De bonnes surprises, parfois de courte durée. Et puis le rock, le quoi? devient une bande passante, une musique d’ambiance, une bande son pour gens pressés. A écouter, avec un masque d’argile, effets garantis. La grosse caisse évoque un clapotis mais c’est pas grave chéri, qu’est ce qu’on est bien. Nos artistes français l’ont compris. Crever la dalle et passer pour un ringard? Mate ma veste et mes boots. Je suis rock! L’heure n’est plus à la guerre, à la colère, mais à la détente, la méditation. Faîtes en bon usage. Par les temps qui courent, vous risqueriez de ne jamais vous réveillez. N’oubliez pas de vous taire, il en va de votre responsabilité.
    Excellente Année à Audrey, Francis, et à toutes les personnes de passage sur ce blog.
    Eric.

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    1. Bonjour Eric,
      J’aime bien ton comm’…
      Assez réaliste, un peu désabusé, direct…

      Le côté organique avec les machines existe cependant. Et bel et bien.
      J’en sais quelque chose, c’est différent, autrement, mais ça existe et quand tu joues, tu te joues, de la machine, tu t’en sers pour ce côté organique – je fais ça en live très souvent.
      Tutu de Miles en est un excellent exemple, il y a aussi le Backstreet de Sanborn, mais également Kraftwerk (The Robots/cf The Mix) et plein d’autres exemples où la machine fait décoller en forme de transe, souvent côté immuable et répétitif à l’appui…
      Il y a qq années j’ai fait venir un groupe savoyard Black Swan. Genre un rock métal prog et parmi les zicos il y avait un DJ. Et on peut pas dire qu’il faisait plante verte ou que ça prenait pas la tripe…

      Oui, heureusement, de bonnes (parfois très…) surprises, même si effectivement ça mute.
      C’est donc en changement permanent, mais ça en principe on est sensés le savoir puisque c’est dans l’esprit même du truc, car socio culturel… mais on a tendance passéiste à l’oublier et toujours se dire que avant – c’était forcément mieux… puisque c’est , de fait, générationnel…
      c’est pour moi une bataille personnelle permanente d’écoute et de tolérance face à ce qu’écoutent mes élèves par exemple.
      Comprendre le pourquoi de l’engouement alors que je suis truffé de références qui à mon sens subjectif valent forcément… « mieux ». Mais parfois la bonne surprise donc et la plongée vers le nouveau qui barrières ôtées, captive.

      Le rock devenu musique d’ascenseur, de supermarché…
      L’autre fois, on s’installe tranquilles avec mon épouse pour boire un coup en brasserie de galerie marchande après marathon Noël… usant…
      Playlist musique de fond, Doors, Trust et son antisocial, My Generation des Who… les Clash… je n’ai pu m’empêcher de le faire remarquer…
      « tu te rends compte qu’on entend ça aujourd’hui en buvant une bière dans un espace kaléidoscopique socialement et humainement alors qu’à la base ces artistes c’est tout le contraire de cet usage. La récup’ de leur musique qui devient en place de rébellion, fond sonore »…
      Et il n’y avait pas vraiment de quoi cibler la moindre rock attitude ni dans le personnel ni dans l’air bonhomme du patron… car des patrons « rock » qui revendiquent, j’en connais.
      Antinomique donc, mais bel et bien réalité…
      Heureusement les haut parleurs Bose ont remplacé les vieilles Bouyer qui par contre restent bien accrochées dans les églises – d’ailleurs maintenant on y joue plus Elton, B.Joel et autres Eagles les jours de mariage que l’ave maria…
      Mais bon, ça sentait fort le mp3 encodage minimal.

      Je finis avec le look – l’instagrameuse fashion influenceuse qui se balade avec le tee shirt des Ramones, des messages provoc’ rock alors qu’elle prône le commercial outrancier, s’affichant rock attitude parce qu’elle arbore un pantalon cuir, un simili perfecto et des Doc…
      Oui le rock a muté et a été récupéré…
      Doit-on s’en plaindre ou s’en offusquer pour autant ?
      Dès qu’une de mes élèves arbore un tee shirt rock à l’effigie de tel groupe, telle citation – direct je l’envoie m’expliquer le pourquoi (ou me charge de le faire, après tout tant qu’à faire…)… et en cas (souvent) d’ignorance réelle du sujet, au moins ça l’éclaire.

      Si demain dans une maison de retraite je dois venir jouer des Stones et des Beatles, voir un saucisson de Queen, je serais le premier à m’en satisfaire… ça me changera de la valse musette (que j’aime bcp d’ailleurs)… et me prouvera qu’il est enfin, ce rock, entré dans la vie de toutes et tous.
      Faut juste l’accepter …
      Et croire que son attitude réelle, son engagement véritable existera, malgré tout toujours, mais autrement et sur d’autres codes que ceux qui nous ont animé… et de nouvelles générations donc croyons en la « nouveauté »…

      Sur ce, belle et bonne année.
      Avec nos zozos gouvernementaux on a de quoi redevenir rock, c’est déjà un point positif…

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  5. Malheureusement j’ai rarement écouté une musique organique, créé par des machines. Mais je ne désespère pas. Miles, bien sur. Personne n’arrive à sa hauteur. L’hypnotique, la transe, oui ça existe et tant mieux, ça dépote grave. Je vais jeter une oreille et la seconde également, sur  »Backstreet de  »Sandborn ». Kraftwerk, toujours eu du mal. Essayer de nouveau, sait-on jamais. Ton billet m’a fait rigoler, plutôt rare de nos jours. T’inquiète, rock je suis, rock je resterai (dans l’esprit of course) A toi qui a les oreilles grandes ouvertes, un drôle de loustic que j’avais posté chez Jimmy. Il se servait parait-il de colonnes  »Bouyer ». La chanson « Quand tu m’caresses » est complètement délirante.

    https://absocool.blogspot.com/2020/05/el-blaszczyk-rock-band-himself-quirky.html#comment-form

    Eric.

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    1. D’abord, sois le bienvenu. Si les rubriques sont en vrac, ç’est justement parce qu’on se moque du côté cathédrale du rock…. sinon on se contente de repasser la enieme reedition de LAMF ou de parler d’artistes décédés

      Mais rassure-toi, le rock va revenir. Mais quand on en parle, ça ne suscite généralement pas beaucoup de réaction.. On va dire qu’on sait maintenant su’on peut compte sur toi😏

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      1. Histoire de te situer un peu plus, ta plus belle chanson du monde, c’est quoi? Et ton disque maudit? Ton album de l’année?

        Sinon, tu nous reproches quoi concrètement? D’avoir fait un palmarès d’après la presse musicale? D’apprécier particulièrement Uncut et Rock&Folk? D’avoir fait des « spécial » Damned (pas un groupe d’intello, non?), Peter Case (pas plus), Nick Cave? De parler de rock Et de jazz? Et de funk Et de Musique africaine? Tu proposes quoi, concrètement pour faire avancer les choses au lieu de critiquer gratuitement? Des blogs musicaux, il y en a des centaines, si ton plaisir est de venir ici pour te limiter à ce genre d’interventions, cherche un peu, tu trouveras forcément ton plaisir en te donnant la peine de chercher et tu pourras t’y défouler en participant de manière plus constructive.

        Mais si tu cherches un pré bien carré pour vénérer les St Ramones et autres Cramps, alors, oui, tu n’es pas au bon endroit. Et on n’a rien contre les Ramones, car c’est un groupe fabuleux et j’avais même chroniqué un de leur disques il y a quelques années chez Jimmy. Mais notre plaisir est de parler de toutes les musiques, parce que ceux qui ont une définition toute prête de ce qu’est le rock ne nous intéresse pas, vois-tu.
        Le rock vit autant qu’il se meure. On peut le voir mourir et se lamenter ou se dire qu’il a muté. On préfère la seconde option. Appelle ça discours d’intello si tu veux. Mais ouvre les yeux, et demande-toi ce qu’écoutent les jeunes aujourd’hui. Soit tu les snobes en disant que, de ton temps, c’était (forcément) mieux, soit tu écoutes ce qu’ils ont à te dire… Le rock, c’était d’abord un acte de rébellion venant des jeunes. Mais quand j’entends les discours des vieux snobs sur « leur » rock, je comprends qu’ils n’en écoutent plus et qu’ils préfèrent le rap… Au mois, ils peuvent leur dire « merde! » et les faire chier avec (ce qui était la base du rock vivant)! Faire chier les parents, ça a toujours été une bonne raison d’écouter de la musique (rock ou techno ou rap). De toute façon, si tu veux vraiment faire le Rebel, aujourd’hui il vaut mieux écouter du classique, parce que le rock, le rap sont devenus mainstream qu’on en mets plein dans les pubs ou les films ou séries!
        Nous, on est là pour partager des passions et donner envie de discuter. Mais si tu n’en as pas envie, on comprend que notre discours puisse ne pas plaire à tout le monde (c’est régulièrement le cas même parmi les quelques uns qui nous suivent), mais c’est juste dommage.

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  6. Merci pour ce gros travail de synthèse de tops que je n’avais à vrai dire pas pris le temps de lire !
    J’aime beaucoup votre manière d’analyser ces résultats, notamment la difficulté de consensus vers un ou des albums. Il serait intéressant d’appréhender la manière dont les algorithmes (spotify, youtube, …) influence la musique que l’on écoute et donc ces tops de l’année. On aimerai à penser qu’ils ne poussent pas à une normalisation des goûts musicaux au vu de la richesse et la diversité de ces tops.

    Quant au sexe ratio, peut être que les femmes en 2021 ont plus de choses à dire que les hommes ?
    La période musicale que nous vivons est passionnante !

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    1. Je pense que les gens qui découvre la musique via youtube et ceux qui le font via la presse musicale n’ont pas exactement la même approche. Ils cherchent lus par eux-mêmes (même c’il y aussi des référents) et resitue dans l’histoire du rock, alors que l’algorithme te fournit de la musique en fonction de ce que tu écoutes déjà.
      Pour la place des femmes, je pense aussi qu’elles sont plus nombreuses à se lancer et que se faire une place aujourd’hui est certainement plus simple qu’hier. On dira que le monde est plus prêt à les écouter. On a peut-être aussi trop écouté la sensibilité masculine… Ou les auditeurs féminins ont aussi plus de poids que par le passé. Mais la presse rock est quand même largement écrite par des hommes…
      Francis

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