Si on a (gentiment) taclé la semaine dernière l’un des albums cultes d’Echo and the Bunnymen, nous allons prendre la défense de l’un de ses albums les plus sous-estimés. Il est toujours difficile pour un groupe d’exister quand on possède un aussi glorieux passé, parce qu’à chaque fois on s’y trouve confronter et il est tellement facile de faire des comparaisons qui n’ont pas de sens.
En effet, qui s’attarde véritablement sur un album de Neil Young sorti ces vingt dernières années ? Qui veut laisser sa chance à un nouvel effort des Stranglers ? Certainement pas le public qui vient aux concerts par pure nostalgie qui ne connait généralement que les tubes d’antan et n’aura pas même pris la peine d’écouter la moindre nouveauté du groupe ou artiste qu’il vient voir. Je l’ai d’ailleurs constaté l’an dernier avec la dernière tournée de The Cure où la salle se trouvait étrangement silencieuse sur Want, l’un des sommets de l’album méconnu Wild Mood Swing, pourtant de… 1996, mais déjà trop loin de leurs heures de gloire.
Ce billet, c’est un peu le même serpent de mer que notre billet Défendre l’Indéfendable sur les Kinks ou notre tentative de réhabiliter l’un des derniers Rolling Stones s’évertuaient de faire : comment redonner de la noblesse à un groupe ou des artistes dont on sait que ses heures de gloire resteront définitivement derrière eux alors qu’ils continuent de créer ? Est-on véritablement lucide à les condamner d’avance ou à espérer qu’ils donnent encore vie à ce qui n’est plus, sans donner sa chance à ce qu’ils ont encore à nous proposer, quitte à ce que cela soit différent d’avant ?
Lire la suite A redécouvrir (15): Echo and the Bunnymen- Siberia (2005)