Plus c’est long, plus c’est bon (5)- The Rolling Stones- Miss you (1978)

En attendant de vous proposer vos compilations Let’s Dance la semaine prochaine (les retardataires sont priés de de se dépêcher ^-^), on vous propose un billet pour faire d’une pierre (qui roule) trois coups: 1- On va parler dans le version prévue à l’origine pour cette chanson, 2-On continue dans le thème Let’s Dance avec ce morceau sous influence disco, 3- Et on parle des Rolling Stones en évitant de parler de leur dernier album.

Bien sûr, si vous préférez parler de Hackney Diamonds, on y est tout à fait ouvert. Parce que c’est certainement un geste d’adieu que nous fait le groupe, ce qui le rend assez émouvant. Parce qu’il mérite largement plus d’une écoute discrète. Mais on ne le chroniquera pas parce que tout aura déjà été dit avant même d’avoir été écouté, y compris les clichés habituels sur le fait que ce n’est pas au niveau de Stincky Fingers, Exile on Mainstreet ou Beggars Banquet… Et alors? Qui attend ça d’artistes de leur âge? On sait exactement ou presque ce que sera un Neil Young, un Macca ou un Dylan. Du moins, on sait généralement et particulièrement ce qu’on y trouvera pas. Donc nos célébres et octogénaires Glimmer Twins nous ont fait un disque de pur Roling Stones, pourquoi leur en demander plus? En tout cas, ils me donnent exactement ce que j’attendais. Et si j’en veux plus, alors, oui, j’ai tout loisir de plonger dans Exile on the mainstreet voire même dans ses délicieuses outtatakes

Préférer se plonger sur ces albums mythiques parce que forcément meilleurs, c’est d’ailleurs la meilleure façon de refuser de l’écouter pour ce qu’il est et oublier que le précédent A bigger bang n’était pas si mal. Parce que, ce qui dérange plus le milieu rock, c’est surtout qu’ils ne sonnent pas comme à l’époque, mais que leur son est disons plus lisse, pour plaire aux oreilles d’aujourd’hui. Mais s’ils n’avaient pas évolué dès les 70’s, parlerait-on encore d’eux? C’est bien parce qu’ils ont très vite intégré le reggae et le disco et les sons de l’époque qu’ils ont encore suscité un peu d’excitation, plus disons qu’un enième The Cramps ou Ramones? Parce qu’en nous donnant des raisons de ne plus les aimer, ils nous ont permis de passer à côté d’albums bien meilleurs qu’on a longtemps voulu le colporter (dont Tatoo you ou A bigger bang notamment) et qu’ils ont continué de laisser des chansons chérissables pour qui s’en donnait la peine.

Aimer Waiting on a friend ou Oh no, not you gain seul dans son coin ou contre tous, parce qu’on y a trouvé la lumière que la plupart des donneurs de leçon n’ont pas pris la peine de chercher est toujours un plaisir. Dans les faits, au final, le risque n’est-il pas juste de perdre du temps à écouter de la musique dispensable à la place de leurs vieux classiques ou de disques qui mériteraient davantage faute d’une moindre notoriété, non?

Donc on vous laissera vous faire votre propre avis et plongeons-nous sur ce grand hit qu’est Miss you, pourtant assez étrange si on y prend un peu attention…